Un nuage de poésie, de textes, de pensées de M-Noëlle Fargier.
Vous pouvez commander les manuscrits "La Bukinê d'Anna", "Le Camaret d'Achille", "Je ne sais ni lire ni écrire" par e-mail mnoellefargier@gmail.com et "Moi aussi j'ai deux maisons" https://www.helloeditions.fr/article/moi-aussi-jai-deux-maisons/dimanche 29 septembre 2024
lundi 12 août 2024
à chaque être vivant,
À chaque être vivant,
Il accompagne nos vies, sans
bruit ou presque. Quelques sons de gratitude et d’amour inconditionnel. Il
apaise nos humeurs capricieuses d’humains prétentieux. Fidèlement.
Il est trop souvent le
souffre-douleur, l’oublié de la condition terrestre dans la hiérarchie du
vivant. Il est parfois le serviteur de l’homme, son larbin sans droit avec le
devoir de travailler et obéir. Il ne doit jamais faillir à cette seule destinée,
sinon l’humain s’en débarrasse sans embarras. Celui-là l’achète, le vend, le
donne, le troque, l’abandonne, le maltraite, le tue. Il est sa chose tel un
esclave. Lui, continue à l’aimer.
Il hennit, il aboie, il miaule,
il braie, il bêle, il piaille, il meugle, il caquette etc. Le maître du langage
snobe ses galimatias et déblatère sur ces sous-classés de la nature qui
traînassent sur terre, les domestiqués. Le dictateur planétaire lui arrache ses
petits, se nourrit de sa chair... Il l’enferme, il l’entasse, il l’écrase, il
l’engraisse. Il est sa machine à sous. Industrie- Rendement. Lui, continue à espérer.
Lui, continue à l’aimer, Lui,
continue à espérer. Quelques bipèdes sur pieds entendent cet appel et luttent pour
la dignité de l’animal. Des associations
agissent, des politiques dénoncent. « La dignité », terme galvaudé,
utilisé des plus grands aux plus petits, au sens détourné, arc-bouté, des philosophes
aux religieux, piétiné par le capitalisme toujours plus fort, exercé par
l’argentier toujours plus riche. Il me
plaît d’utiliser ce terme « dignité » pour la bête, la mettant enfin sur
le même palier que l’être humain quel qu’il soit. L’animal n’est pas l’unique victime,
la vulnérabilité attire le dominant, il tatoue la peau du pauvre type, puis le
dégrade jusqu’aux oubliettes. Il suffit d’être sans emploi, puis sans toit, il suffit
de percevoir un salaire ou une pension de retraite indécents, il suffit d’être
sans soutien familial, il suffit d’être né au mauvais endroit, lourd de la
mémoire des colons, lourd d’un pouvoir dictatorial, lourd d’irrespect
démocratique, il suffit d’être sans papier, il suffit d’être sans territoire,
expatrié, il suffit d’être différent, il suffit…
La main humaine se régale d’user
de la maltraitance. Elle est capable de franchir le mur de l’imaginable
jusqu’au génocide qu’il soit animal ou humain. Ignorance, cruauté ? Bourreau,
doté d’une conscience excessive de sa propre valeur, éborgne l’autre sans
scrupule. Le mufle a un besoin incessant
de propriété du territoire et de tout être vivant. Influence capitaliste ?
L’humain peut être ainsi. Il parvient
même à justifier de tels actes ! Fort de son pouvoir, il sait faire
détourner les regards, faire baisser les yeux et fédérer les peuples à ses
actes pervers. Ceux qui osent résister,
parler, écrire, dénoncer, subissent les insultes et...
Face à ce réel indiscutable
d’atrocités, l’acte barbare perdure sur toute notre planète. L’Histoire
n’a de cesse de se répéter. Faut-il
prendre conscience que demain chacun de nous peut devenir la victime pour
qu’enfin la barbarie cesse ? C’est un leurre de choisir le camp du criminel
en pensant éviter devenir sa proie ! Il y aura toujours un tyran pour
naître sur cette terre, prêt à mettre en œuvre son despotisme. Savoir le dénicher
et le stopper dans une cité où domine la Sagesse. La distance n’est plus une
excuse. Abattre les frontières et mettre fin aux génocides, guerres, massacres,
tueries, incendies, bombardements.
Un enfant, seul, continue de
pleurer loin de moi et pourtant je pourrais le bercer contre mon sein ; la
terre s’étouffe sous nos déchets, l’air s’asphyxie de notre pollution et l’univers
saigne sous nos bombardements.
Il suffirait de décapiter celui
qui depuis des siècles nous enchaîne, faisant de nous des choses, des robots,
des machins.
Il suffirait de penser. Pour toi,
pour moi, pour notre survie.
Marie-Noëlle Fargier
mardi 23 juillet 2024
Notes de lecture "les Croque-mitaines du Peuple- de l'Elbe à la Loire"
Un livre à
croquer
Chère Marie-Noëlle,
Juste pour te dire que j'ai commencé et avancé ton livre et que déjà je suis impressionné par la documentation et le rattachement très bien articulé entre grande histoire et histoire privée.
Un grand travail littéraire où les dialogues sous ta patte singulière,
souvent ironique et narquoise font mouche de page en page. Et donne grande vie
à cet ambitieux projet, réussi.
Une oeuvre d'écrivaine accomplie qui mérite la plus grande visibilité. Un
livre dans le sens de l'histoire avec toute la subtilité féminine et
l'érudition qui va avec (un livre engagé, politique est toujours casse-gueule,
mais ici, il est largement surmonté par la très belle facture artistique dans
la continuité historique)…
Noëlle, bonjour !
Je viens de terminer « les croque-mitaines du
peuple »…Autant te dire tout de suite que j’ai pris beaucoup de plaisir à
te lire. Je t’ai d’ailleurs presque lue d’une traite…Ton écriture est fluide,
elle coule bien et sa simplicité est idéale pour raconter une histoire. Et
quelle histoire ! Qui semble, si l’on en croit l’avertissement, avoir un
rapport avec ta propre histoire…Tes personnages essentiels sont très
sympathiques, Franz, Markus, France, Waagal et autres. Ils sont aussi très humains
et porteurs de si belles idées…J’ai été pris par cette histoire, très déçu de
ne pouvoir rencontrer Marlène et presque à verser une larme à …Plus le roman
avance, plus les idées se dissolvent dans la chair des personnages et plus le
roman est prenant…
dimanche 21 juillet 2024
Je t'ai appelé
Anna
Il y a 35 ans
Amputée de mes
bras
Mon doux enfant
Je crie ton
absence
Les hommes de
science ont scié notre alliance
Le silence de
tes pleurs
Petite Anna
Ta vie sans heure
Ton âge sans
odeur
Ton sourire
sans chaleur
Tes yeux sans couleur
Petite Anna
A jamais
meurtrie
Par la pieuvre
autopsie
Seule, à te
connaître
Mon petit être
Ma main sur mon
ventre mortuaire
Je te berce sur
le chemin de l'autre ère
Mon corps
accouche de ta mort
Le tien laissé
à l'abandon
Seules, à subir
ce sort
Par l'interdit
de ton nom
Aujourd'hui je
l'écris
Je le chante,
je le vis, je te vis
Anna,
Ma fille.
mardi 30 avril 2024
Chronique "Toutes les nuits sont pleines de lunes" de Brigitte Giraud
J'ai lu...
Journée pluvieuse de bruits
métalliques. Une petite lampe éclaire des mots. Mon vieux chien dort. Des
barreaux noirs, mastocs grillagent l’astre.
Je lis silencieusement. Soudain de cette cage, les mots tambourinent si
fort qu’ils m’obligent à les libérer. Alors, je les chuchote. « C’est elle qui nous conduit quand on a
guéri du jour et de ses bruits ».
« Elle », ce pourrait être Œdipe
« La nuit nous égare sur un chemin imprévu, le silence est un simulacre.
Ou une absence » ; « Elle » ce serait une Amazone
fantasmagorique « On se dit que la nuit ressemble…aux nuages qui font de
grandes batailles là-haut, à la chair des rêves devenus fous, à des mots
étouffés…, à des couleurs violentes… ».
La voix exorcise la chimère, elle
s’accorde à la poésie. Je lis presqu’à voix haute. « On s’installe dans un présent qui
suffit à la nuit. On s’assoit sur la pierre en plume d’oie de l’éternel retour.
Et les regrets sont morts. »
La poétesse m’invite, de valses en
errances, à travers cette multitude de lumières « Tu laisses alors planer
tes yeux dans l’air et tu attrapes des petites poussières qui volent dans un
rayon de lumière. Tu penses sans raison à une expo de peinture… ». Lueurs
tamisées, éclairs aveuglants ; tantôt flambeau, tantôt chandelier.
« Elle », métamorphose
du phœnix. « Elle » quête perpétuelle ou oracle lunaire, peut-être
une sorte de mise en ordre. « On fait le tour à l’intérieur de soi »,
« Tout un charivari perdu en soi ».
Puis, il est « quatre heures
passées ». Sous mes doigts, le
livre se partage et je murmure « Toutes les nuits sont pleines de
lunes ».
« Un grain de soleil tombe
dans la mer »
Brigitte Giraud m’entraîne dans
cette phase entre la nuit et l’aube ; elle décrit avec finesse et grande
poésie cet état physique ou mental qui oscille entre les deux mondes. Un déchirement s’insinue avec le
« on », le « tu » mettant fin aux têtes à tête avec
soi-même. Puis Le mouvement s’accorde au
son du piano. Serait-ce un corps qui, longuement, s’étire ? Avec lui, tous
les sens œuvrent, comme dans une volonté de s’extraire de la torpeur nocturne. « Tu
sors dans le jardin goûter l’air mouillé… ».
Et puis le jour est là. « La
nuit s’écorche dans le bruissement des arbres…les ombres s’effondrent sur le
lit, et creusent des abîmes où coucher encore des rêves flous. » L’auteur
de ce texte beau, profond parvient à une symbiose des éléments, des êtres, des
choses. Il n’y a pas d’échelle, de hiérarchie, de chronologie, en revanche une
synchronicité certaine. Le lecteur écoute le tap tap tap de la pluie, le
bruissement du vent ; essuie d’un revers main les gouttelettes qui
jaillissent, caresse les plumes du rapace des images monochromes.
Chaque mot, chaque poème, chaque
page incarne le repli ou l’éclosion de l’être seul ou avec l’environnement.
« Toutes les nuits sont pleines de
lunes » est un hymne au temps.
« Un éclat d’aube nous traverse comme le temps sur nos vies. »
Marie-Noëlle Fargier
Salon d'Espaly 2024 !
Amis lectrices et lecteurs, je vous attends samedi 4 mai au salon d'Espaly où je présenterai mes ouvrages :)
mercredi 27 mars 2024
Dédicace à Brioude !
Samedi 30 mars, venez rencontrer 𝗠𝗮𝗿𝗶𝗲-𝗡𝗼𝗲̈𝗹𝗹𝗲 𝗙𝗮𝗿𝗴𝗶𝗲𝗿 pour la sortie de son roman, 𝘓𝘦𝘴 𝘤𝘳𝘰𝘲𝘶𝘦-𝘮𝘪𝘵𝘢𝘪𝘯𝘦𝘴 𝘥𝘶 𝘱𝘦𝘶𝘱𝘭𝘦. 𝘋𝘦 𝘭'𝘌𝘭𝘣𝘦 𝘢̀ 𝘭𝘢 𝘓𝘰𝘪𝘳𝘦.
Roman historique, roman engagé, ce nouveau livre est aussi un formidable roman d'apprentissage et de transmission, qui mêle à l'histoire d'un court XXe siècle tragique et naufragé les destins compliqués de Franz et Markus, entre Dresde et la France.lundi 22 janvier 2024
Texte de Marguerite Yourcenar
Vous ne saurez jamais que votre âme voyage