Je lève la tête sur une rosace
titanesque tissée de plumes d’anges, l’œil s’égare, se liquéfie parmi elles.
Elles jouent avec l’intrus, virevoltent en pas de danse négligemment savants,
sautillent d’un arc de cercle à un autre, m’isolent de la Terre. Elles s’irisent de traînées céruléennes,
pailletées d’or. Elles me portent, m’emportent. Les notes du piano d’Elle(s) me
subjuguent, elles s’entrelacent, inséparables. La grâce d’Elle(s) me saisit, on
danse, indissociables de strate en strate vers une lumière chaude.
Soudain, le tourbillon me bouscule,
m’écartèle, m’emprisonne dans une destinée irréversible. Je reviens. Je saisis
quelques pétales, les accroche aux cordes d’une partition, pour ne pas oublier. Les fleurs givrées
fondent sous mes doigts.
Des larmes chaudes raniment les
restes charnels.
Février 2025
Marie-Noëlle Fargier
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