Des jours de ci de là où elle la laisse tranquille. Ces jours
où sa gueule angélique se lisse. Ces jours où la musique l’entraînerait dans
des pas endiablés, envoûtants…d’autrefois. Ces jours d’accalmie où les couleurs
se jalousent, où les mots se célèbrent, où son corps s’identifie, où son
cerveau s’éveille, où elle espère.
Ces jours où la garce lui renvoie son
spectre avec délicatesse. Elle s’est éloignée à pas de loup, juste pour l’oxygéner
un peu. Et là, la belle prend cet air avidement, elle l’engrange pour l’après. Elle
sait que ce n’est qu’une trêve. Des années qu’elle essaie de l’ignorer, de la
dompter, de l’accepter comme certains disent. Tel un rapace, elle la survole, l’approche
et l’empoigne. « Marie-Louise » elle l’appelle ainsi. La colocataire
de sa peau, de ses os. Elle s’approprie son être. Lance des éclairs, la
traverse, la foudroie. S’amuse de coups de bec de l’atlas à la sacrée,
centrifuge ses muscles squelettiques.
Pour finir son œuvre, tantôt de sa
mâchoire enchaîne sa nuque d’un étau, tantôt de ses serres ligote ses jambes
d’un boulet de forçat. Statut de pierre. Son esprit se perd, vagabonde dans une
brume épaisse, embrun de molécules artificielles, chimiques. Enfin, le rire de
Marie-Louise est moins strident, elle se satisfait de ricaner car elle sait
qu’elle ne démissionne jamais. C’est le destin de ses proies, pas le sien. Démission
du travail, démission d’aimer, démission…
Marie-Louise sourit. Elle se retrouve
en plein pouvoir. Seule face à sa victime, cette belle profiteuse aux yeux des
déserteurs ! Elle n’est plus productive. Elle n’est qu’une chose
miaulante, cassée. Vrille tatin. Marie-Louise s’en délecte.
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