Rêve presque éveillée, spectatrice
du fil de ma vie, tissée de métaphores élégantes, douces et cruelles, de câbles
de passeurs puis d’attaches rompues, recousues, effilochées. Je m’accroche désespérément
à des haillons de camisole. Les mots se déchaînent en agonie, je veux les oublier.
Puis ils sonnent telle une symphonie, je voudrais les écrire. Le rêve se
poursuit, murmure des phonèmes, « le moi, le ça et le surmoi » se chahutent,
je voudrais rire en explosant ces « entre-soi ». J’y parviens. Je me
lève, une pluie épaisse s’accorde au lever du soleil. Des gouttelettes perlent
sur les feuilles argentées de l’olivier. J’invite Bach à se joindre à nous. Un coq chante. Quelques flammes dansent encore
dans l’âtre…