Hier soir de mon balcon, j’ai
pu entendre des applaudissements voués aux soignants. C’est bien, c’est gentil.
D’une part je voudrais également parler des personnels chargés de l’entretien
et de l’hygiène des locaux, des services blanchisserie…entre-autres les agents
de service hospitalier, en première ligne eux aussi avec le virus.
D’autre part en entendant ces
applaudissements, j’ai pensé à nos poilus, à tous ces appelés à la marche
guerrière. Patriotisme. Eux-aussi étaient
applaudis, encouragés, vénérés ; jeu de la marelle qui les conduisait
inévitablement au ciel. Héroïsme.
Peut-on parler d’héroïsme ou
de sacrifice ?
Hier soir de mon balcon, je
me disais pourquoi ne crient-ils pas : « des masques, des respirateurs,
des lits de réa ! ». Pourquoi ces applaudissements résonnent à mes
oreilles comme une marche funèbre ?
Le soldat fait son devoir
sous le diktat militaire.
Le soignant fait son devoir
sous le diktat de son éthique, de son altruisme. Les règles de sa pratique ne
sont plus respectées. Lits fermés. Personnels réduits. Ceci depuis des
années ! Dans nos rues silencieuses
ce jour où seuls des applaudissements vespéraux explosent, il a crié son
désespoir, aussitôt « gazé » ou écrasé par la matraque…
Aujourd’hui Covid-19 frappe
chaque humain sans distinction ou presque. Les exposés, les confinés.
Confinement confortable, confinement difficilement supportable.
De grâce, que la première
catégorie ait le bon sens et la délicatesse de taire son bien-être, son retour
aux sources…quand l’autre s’entasse dans un appartement sans balcon ou se
demande s’il va pouvoir manger ou s’il ne va pas être oublié parce qu’il vit
seul !
Sourde, aveugle, confinée
égocentrique ferme ta bouche !
Quel que soit le confinement,
il est vital. Il est l’applaudissement le plus impactant sur la sécurité des
exposés. Il est le vrai signe de solidarité.
Cette solidarité est
responsable de notre santé, de nos vies d’autant que les dirigeants, eux, sont
loin d’assumer leur rôle.
Marie-Noëlle Fargier