dimanche 26 avril 2015

Critiques et commentaires de "La Bukinê d'Anna" publiés sur Aloys

J’ai lu « La Bukinê d’Anna », par Christian Eychloma
Qui ne se souvient du tout début de « Mozart », ce chef-d’œuvre cinématographique où Salieri, au soir de sa vie, procède à une stupéfiante analyse d’une des œuvres du célèbre compositeur : « Sur le papier, ça n’avait l’air de rien. Le début était simple… »
On pourrait à bon droit s’étonner de la comparaison puisqu’il s’agit ici non pas de musique mais de littérature. Telle a pourtant été mon impression première en ouvrant « La Bukinê d’Anna » qui n’a pas immédiatement éveillé ma curiosité. Très vite cependant, au fur et à mesure de ma lecture, je me suis senti submergé par une débauche de sensations visuelles, auditives, olfactives, tactiles, une poétique symphonie de couleurs, d’échos, de senteurs...
La toile de fond se révèle peu à peu. Deux territoires séparés par un cours d’eau, tantôt léthargique, tantôt impétueux, le Douro.
D’un côté, protégée par un mur d’enceinte, la cité d’Hélios où demeure le peuple sédentaire des hommes et des femmes aux cheveux couleur de soleil. Ils ont développé une industrie rudimentaire qui leur permet de bâtir des habitations en dur relativement confortables, les « chibottes ». Ils maîtrisent le tissage, l’usage de la teinture, la poterie, la fabrication de vêtements textiles. Ils sont polythéistes et leurs dieux leur ont imposé des coutumes barbares auxquelles tous les membres de la communauté sont soumis. Ils incarnent le début de la civilisation, avec tout ce que ceci représente en termes de contraintes et d’inhumanité...
De l’autre côté du Douro, au-delà de la redoutable forêt de l’Ombre, au pied d’un volcan assoupi, la tribu du Lac. Ces hommes et ces femmes à la chevelure couleur de nuit sont plutôt nomades, vivent dans de fragiles huttes de bois et sont vêtus de peaux de bêtes. Leur art est relativement sommaire et se limite à la décoration des parois de la grotte où ils se réfugient en cas de forte intempérie. Ils sont monothéistes et extrêmement pacifiques, ont développé des relations sociales harmonieuses qui permettent à tous et à toutes de vivre dans la sérénité. Ils incarnent « l’âge d’or », une époque bénie où la terre appartenait à tout le monde et où personne ne songeait encore à se l’approprier .
Emporté par un texte truffé de symboles, on suit alors l’histoire incertaine de Matobe, aveugle de naissance, fille de Belenda morte en couches, et dont la vie commence dans un monde hostile peuplé d’êtres humains aux rituels impitoyables et régi par des dieux aux humeurs impénétrables.
On fait tout doucement connaissance avec de très nombreux personnages, dont Varna et Inanna, les deux sœurs de Matobe, Bacab, le chef de la tribu, Buluc, homme aigri et mesquin, et beaucoup, beaucoup d’autres… Et la fameuse Anna, me demanderez-vous ?
Anna ? Vous la rencontrerez avec surprise dans les toutes dernières pages de « La Bukinê d’Anna » !
Christian Eychloma

Saida25/04/2015 20:40
Marie-Noëlle,
Je viens de terminer votre roman (lecture d'une traite !) J'ai vraiment passée un moment très agréable à la lecture de cette belle histoire riche de détails qui nous transporte dans l'environnement de ces 3 soeurs. Un beau voyage et une belle morale sur la différence. Merci
M-Noëlle FARGIER26/04/2015 10:08
Merci Saïda, heureuse que vous ayez pris du plaisir avec "La Bukinê d'Anna". J'ai toujours été très sensible à "la différence" dont certains en font une pauvreté alors qu'elle est une si grande richesse. C'est un bonheur lorsqu'on écrit de voir qu'un de ses messages a été perçu.

isabelle25/04/2015 10:27
Comment ne pas se laisser transporter par ce voyage. Je rejoins le commentaire de Clotilde. Une histoire, un message, une poésie, tout cela entrelacé dans la mythologie.
M-Noëlle FARGIER26/04/2015 10:13
Merci Isabelle d'avoir accueilli ce voyage. La mythologie me fascine et j'avais envie de partager, en toute simplicité, cet univers, que je trouve tellement ressemblant aux vieilles pierres du "Crouzas" que je nomme "la Cité d'Hélios" dans mon roman.

VOLLE-MAXIN Clotilde18/01/2015 20:11
A travers ce roman, j'ai vraiment ressenti l'important travail d'écriture fourni par l'auteur : le style est travaillé et le vocabulaire riche. Les descriptions détaillées nous permettent de très bien visualiser les personnages auxquels on s'attache très vite, les lieux, les chibottes, la flore... L'histoire qui se déroule dans un passé lointain, nous entraîne dans une intrigue dont on a hâte de connaître le dénouement. Les références à la mythologie apportent une spiritualité qui est une partie importante de l'histoire et des personnages. Bien que se déroulant il y a 3000 ans, ce roman décrit des comportements humains très actuels. En résumé, voilà un premier roman très prometteur et un auteur à suivre.

M-Noëlle FARGIER
26/04/2015 10:18
Merci Clotilde pour votre commentaire. J'ai souhaité que "La Bukinê d'Anna" soit d'abord un hommage à la nature que j'aime tant et aussi un témoignage sur ce que l'homme est ou peut-être quelque soit l'époque dans laquelle il vit. Merci de vos encouragements.


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